Bonjour Fklt!, peux-tu te présenter ?

Bonjour, je m’appelle Alexis aka Fklt! et j’ai 28 ans. Je suis né et j’ai grandi à Rouen, ville dans laquelle j’exerce actuellement.


Pourquoi as-tu choisi Fklt! comme nom d’artiste ?

Sans vraie raison.
C’est une phrase que j’écrivais sur mes cahiers à l’époque. Quand on m’a demandé un nom d’artiste pour m’inscrire sur un site, c’est la première chose qui m’est venue à l’esprit. Et depuis, c’est un peu resté…

Ça se lit « Fuck It », et ça veut dire « je m’en fous », je trouvais ça drôle !

Quand as-tu commencé à dessiner ? Et qu’est-ce qui t’a décidé à exposer dans la rue ?

J’ai toujours dessiné sur mes cahiers, je m’y suis vraiment mis quand j’ai commencé à travailler dans une galerie. À force de voir tout le monde dessiner tout le temps, je me suis pris au jeu !

À la base, je faisais surtout des impressions à la chaîne et les cartons à dessins explosaient.
J’ai toujours été fasciné par le graffiti et l’art urbain ; j’avais déjà fait quelques pochoirs par-ci et là.
Avec notre collectif à l’époque, on a tous sauté le pas !

Tu utilises principalement la technique du collage, pourquoi ce choix ?

Comme je le disais plus haut, à la base, c’était essentiellement des impressions sur papier que je faisais en linogravure. Du coup, c’était assez naturel de les coller directement. Ensuite, j’ai un peu élargi ça avec des dessins originaux qui ressemblent pas mal à ce que je faisais sur l’ordinateur à l’époque.

La culture japonaise semble être une de tes principales inspirations, y es-tu déjà allé ? Quelles sont tes autres sources d’inspirations ?

Beaucoup de gens rapprochent ça au Japon, à la base, c’est plutôt l’Asie au sens large.
Au fur et à mesure, je me suis plus orienté vers le Japon, notamment en retravaillant pas mal d’estampes.

Je n’ai jamais été là-bas, mais j’ai habité un moment en Chine, dans le Yunnan. Je pense que c’est surtout de là que vient mon inspiration.


Peux-tu nous parler de ton processus de création. Que choisis-tu en premier le lieu ou le modèle ?

À la base, je recherche surtout des modèles en fonction de mes phases du moment.
Des fois, je me lance dans des sortes de mini-séries : des portraits de femmes, des samouraïs, des moines, des chats, un peu ce qui me passe par la tête ! Ensuite, je sors coller avec Lizponio, on choisit le spot sur le moment.

Il y a toujours un travail de repérage avant, mais ça se fait plutôt pendant notre sortie. Pour certains endroits, le motif est travaillé en fonction du lieu, mais c’est souvent pour des productions un peu spéciales, comme ce qu’on a fait pour la Friche Lucien récemment par exemple.

En tant qu’artiste, quels sont pour toi les avantages et les inconvénients des réseaux sociaux ?

Je dirai que l’avantage principal, c’est de référencer un peu tout ce que je peux faire, et d’avoir un retour direct des gens, ça crée du lien. Je suis uniquement sur Instagram, donc pour moi ça fait vraiment office de portfolio, si je veux montrer un peu ce que je produis, pour avoir une sorte de suivi de tout ce que j’ai pu faire.

Au niveau des inconvénients, je dirais que c’est essentiellement l’aspect subjectif des retours que l’on a. Certains ont peut-être tendance à se dire que si parce qu’ils ont tant de followers ou tant de likes, ils sont « connus », ou que leur travail a une importance plus grande. Je trouve ça un peu dangereux…

Comment vois-tu l’évolution du Street Art dans les années à venir ?

J’ai l’impression qu’il y a de plus en plus de villes qui sont intéressées pour développer des projets en lien avec l’art urbain, ça se démocratise un petit peu. Les gens aussi sont moins réticents, avant, on considérait davantage cela comme de la dégradation.

Ce qui est dommage, c’est que l’on s’éloigne un peu des origines du mouvement, mais ça laisse la place à des pratiques différentes ; il y en a de plus en plus pour tous les goûts.

Quels sont tes projets ?

J’ai envie de continuer comme ça, on va sûrement s’étendre à d’autres villes, surtout Paris ; continuer à en parsemer à l’étranger aussi.

On essaie de trouver des murs pour faire des projets plus aboutis en ce moment. Cet été, je vais faire deux fresques au sol à Saint-Etienne-du-Rouvray, j’espère pouvoir en faire sur des murs en centre-ville ou lors d’événements. Pourquoi pas essayer de faire des toiles, c’est un support que j’évite pour le moment, les murs de chez moi sont déjà assez remplis comme ça !

Et la semaine prochaine, le vendredi 4 septembre avec Lizponio, nous organisons un vernissage à partir de 18 h à la Galerie Racaille : le Ponio Neko project.

Où pouvons-nous suivre ton actualité ?

Surtout sur Instagram, c’est le seul réseau sur lequel je suis actif.
Et dans la rue aussi, c’est le rapport que je trouve le plus direct et le plus sympa ; on décore la ville un peu comme on décorerait son apart’.

Dernière question, as-tu une série, un film ou un livre à nous conseiller ?

Récemment, j’ai regardé Kingdom sur Netflix : une histoire de zombie dans la Corée médiévale. C’est pas mal, ça change un peu !

Merci à toi d’avoir pris le temps de répondre à mes questions et bonne continuation.

Vous pouvez découvrir ou redécouvrir mes autres interviews Street Art ici.


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