Bonjour The Blind peux-tu te présenter ?

Je me présente, je suis The Blind et je fais du graffiti pour aveugle. 

J’ai commencé par le graffiti classique et après je me suis dit que ça serait intéressant de faire du graffiti pour aveugle. C’est comme ça que j’ai commencé à faire du graffiti en braille.

Quel a été ton premier contact avec le graffiti ? Et qu’est-ce qui t’a décidé à graffer dans la rue ?

Quand j’étais jeune j’aimais trainer dehors avec les copains et c’est le fait de voir du graffiti dans la rue qui m’a donné envie d’en faire. 

J’ai commencé à faire du graffiti illégal quand j’étais très jeune. Chose que je fais encore aujourd’hui en parallèle du graffiti en braille. 

C’est le graffiti illégal qui m’a donné envie de faire du graffiti en braille.

Ton nom The Blind signifie (l’aveugle en anglais), qu’est-ce qui t’a motivé à faire du graffiti en braille ? Et peux-tu nous expliquer ton processus de création, que choisis-tu en premier le lieu ou l’œuvre à réaliser ?

Ce qui m’a motivé, c’est que j’aime bien avoir une singularité et ne pas faire comme tout le monde. C’est pour cette raison que j’ai voulu faire du graffiti pour ceux qui ne voient pas. 

J’ai constaté que cela fonctionnait bien, les personnes aveugles touchaient le graffiti et comprenaient mon œuvre. Ça les interpellait pourquoi un voyant faisait du graffiti en braille. Pour l’instant, je n’ai eu que de bons retours concernant mon travail. 

Concernant le processus de création, je moule d’abord des sphères en plâtre.
Ensuite soit j’ai déjà une phrase et je cherche un lieu en fonction. Soit en fonction du lieu, je pense à une phrase qui correspond au contexte.
Et pour finir je bombe au pochoir pour avoir les repères pour coller les sphères.

Pour toi, c’est quoi le spot parfait ?

Je n’en ai pas vraiment qu’importe l’endroit, je vais toujours trouver un lieu improbable en ville ou en campagne et c’est ça qui me plaît.

Pourquoi avoir choisi le graffiti comme moyen d’expression, plutôt qu’un autre ?

Le fait de l’exposer dans la rue, ça en devient un art accessible et populaire. Tu peux t’approprier n’importe quel support (en évitant de te faire attraper) et proposer quelque chose de positif à un public varié. 
Ce que j’aime, c’est l’adrénaline du moment et de l’action.

Tu es également le fondateur de collectif 100 pression peux-tu nous en dire plus sur ce collectif ?

100 pression, c’est un collectif qui à l’origine vient du graffiti.
On fait des décorations pour des particuliers, des mairies …, ainsi que des interventions dans des écoles, des centres culturels, des instituts pour handicapés ou toxicomanes …. Pour tous les publics.
En plus de cela nous faisons également de la scénographie pour des festivals tels que le Helfest ou Les Vielles Charrues, de la sérigraphie et du graphisme. 

À la base, c’était du graffiti pur et dur et maintenant ça tend plus vers de l’art urbain.

En plus de ce collectif, je suis aussi membre de 9eme Concept.

Selon toi, quelles sont les différences entre le Street Art et le Graffiti ?

Je ne sais pas, pour moi le graffiti, ce sont les lettres, le tag, ce sont les codes du graffiti, la base, que ce soit fait de manière légale ou illégale. 

Alors que le Street Art, c’est un terme crée par les métiers de l’art et les marchands d’art afin de vendre du graffiti sans le nommé. Le graffiti a toujours eu une mauvaise réputation, et ils ne veulent pas être associés à cette forme d’art.

Le terme que j’utilise pour décrire ce que je fais, c’est l’Artivisme.
Ce que je privilégie, c’est le fond à la forme. Pour moi le message que je veux véhiculer est plus important que l’esthétisme.

En tant qu’artiste, quels sont pour toi les avantage et les inconvénients des réseaux sociaux ?

Avantages : Tu peux être repéré et suivi partout dans le monde. On peut y partager ses idées avec le plus grand nombre. La photographie faisant partie intégrante de mon travail, les réseaux sociaux sont pour moi une plateforme nécessaire pour partager mon travail.
Néanmoins, je privilégie la découverte de mes photos via mon livre (à paraître prochainement).

Inconvénients : Il y aura toujours des haters, qui sous couvert d’anonymat laissent des messages ridicules et non constructif sur ton travail, mais qui de leur côté ne font rien. 

Quels sont tes projets ?

J’ai différents projets, tels que des futures expositions et la réalisation de gros murs. 

Comme je l’avais évoqué précédemment, je suis en train de travailler sur un livre qui retracera mes voyages en lien avec mes travaux et ma pratique du braille sur les murs du monde entier. 

Où pouvons-nous suivre ton actualité ?

Sur Instagram et Facebook
Ainsi que sur les sites de 100 pression et de 9eme Concept

Dernière question as-tu une série, un film ou un livre à nous conseiller ?

Je vous conseille vivement la série « Tchernobyl ». Cette série me parle vraiment, car j’y suis déjà allé pour visiter et coller du braille.

Merci d’avoir pris le temps de répondre à mes questions.

Vous pouvez découvrir ou redécouvrir mes autres interviews Street Art ici.


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