Bonjour Mr 1.C2, peux-tu te présenter ?
Bonjour, je m’appelle… Mr 1.C2 !!
Je suis un artiste indépendant depuis 2010, sur Toulouse depuis 2009 et originaire de banlieue parisienne. Je peins à la bombe depuis 2001 à peu près.
Pourquoi as-tu choisi Mr 1.C2 comme nom d’artiste et sur ton parcours ?
À la base, ce n’était pas mon blaze. À l’âge de 12 ou 13 ans, je griffonnais des lettres où l’on pouvait lire : « Jink ». Puis, vers 18 piges, j’ai commencé à enchaîner des sorties peinture avec des potes de mon internat. On était un peu les « rebelles » du coin (rires).
C’était vers 2002… On venait tous de Paname et on était loin de chez nous. On avait la culture de la street, du métro, etc. Et je pense que ça nous manquait. On était en boucle sur les DVD Trumac et Writers entre autres… Et forcément, on s’identifiait.
Donc, on a décidé de créer notre petit crew. Et c’est comme ça qu’est né le crew 1.C2.
Après le bac, nos chemins se sont séparés. Certains sont remontés à Paris et se sont orientés vers la vie active et le vandale. Quant à moi, je suis parti étudier l’art à l’université d’Aix-en-Provence.
Finalement, ce n’est que cinq ans plus tard, que je décide de partir à Toulouse faire un master d’art appliqué et me confronter à la scène graffiti. Suite à un concours de circonstances, et aussi peut-être, car j’étais le dernier rescapé de mon crew, mon blaze devient « 1.c2 », puis « Mr 1.C2 ».
C’est aussi un jeu de mot qui résume bien mon caractère, assez têtu, combattif et déterminé. Et également une référence aux blazes de l’époque qui se terminent par un « 2 » que l’on prononce
« Two ». Exemple : Mode2, Shuck2, Can2, etc.
J’aime bien aussi les messages cachés un peu (rires). Les casses-têtes, genre C215, C4, etc.
Et puis ça change un peu de la règle traditionnelle des blazes à 4 ou 5 lettres.
En gros, j’aime jouer avec les spectateurs. J’aime que les gens pensent que ça ne veut rien dire, et que c’est stupide, dans un premier temps. Et, un jour, ils percutent et se disent… Ah ouais !? C’est recherché en fait… Ou pas…
Je trouve que ç’a plus d’impact. C’est comme ça, un point c’est tout.
Super Mario est ta marque de fabrique, pourquoi ce choix ?
Alors le Super Mario, s’est imposé à moi comme une évidence vers 2010.
Bien sûr, c’est indirectement en référence à Space Invader, mais j’ai presque été plus inspiré lors de mes études par le mouvement Pop Art, et notamment Andy Warhol avec sa Marylin et Roy Lichtenstein.
Plus tard, aussi, j’ai réalisé qu’inconsciemment la rencontre de l’artiste toulousain : Lenz a joué un rôle. Ainsi que le travail de l’artiste réunionnais : Jace avec ses « gouzous ».
Bref, j’ai toujours cherché ma marque de fabrique et un jour… Je l’ai trouvé.
Après, il y a vraiment beaucoup de raisons pour lesquelles j’ai développé cette pratique. Je tiens à en garder certaines secrètes pour laisser une part de mystère.
Cela-dit, au-delà du fait que ça me corresponde tout à fait, une des raisons est que ce personnage ne laisse pas indifférent. J’aime le fait qu’il puisse déranger certains puristes et en même temps, être perçu par la plupart des gens comme un clin d’œil furtif et 100 % positif… C’est juste… Fun.
Qu’est-ce qui te motive à peindre/graffer dans la rue ?
Franchement, je ne recherche pas à tout défoncer comme certains… Ni la « street crédibilité ».
Je suis né dans le 93 et y ai passé une bonne partie de ma vie. Ce n’est pas faire de la rocade qui va me rendre « street ». Je ne suis pas vraiment dans une recherche d’adrénaline ni dans une recherche de braver les interdits.
C’est plus un jeu avec les spectateurs et un défi personnel.
Et surtout… La recherche des bonnes places, ainsi que des grands formats qui n’existent que dehors en fait.
D’ailleurs, je ne peins pas trop en ville. J’aime prendre mon temps et je l’assume.
Comment définirais-tu ton style ?
Mon style ?
Franchement, je ne me pose pas ce genre de question. Je préfère faire les choses plutôt que de me casser la tête à savoir dans quelle case je suis. Old school ?… New school ? Graffuturiste ? Street art ?… Pixel art ? Franchement, je m’en fous…
J’espère que je ne suis rien de tout ça et que je remets un peu en question les frontières entre ses disciplines. J’aime tout mélanger : le graphisme, la culture pop, les jeux vidéo, les mangas… Le graffiti, le vandale, l’art…
Tu fais également du body painting, est-ce plus difficile de peindre sur un mur ou sur un corps ?
Le body painting est vraiment une partie anecdotique de mon travail.
Ce n’est pas réellement lié à une vraie démarche artistique. Je dirais que c’est quand même plus dur de peindre sur un corps.
Tu mènes beaucoup de projets avec des jeunes, comme la réalisation de fresque collective, peux-tu nous en dire plus sur ces projets ?
Oui, le partage et la transmission sont des valeurs très importantes à mes yeux. Et évidemment, ça me permet de vivre de ma passion.
En 2004, j’avais déjà été prof dans un collège privé et j’ai aimé transmettre et participer au développement d’activités culturelles.
Selon toi, quelles sont les différences entre le Street Art et le Graffiti ?
Oh !… Vaste question… (Rires).
En fait, tout est différent.
Alors, je tiens à préciser que j’apprécie toutes formes d’art et que le Street art en est une intéressante.
Cela dit…, le Street Art et un terme marketing inventé de toute pièce pour vendre des œuvres souvent consensuelles. Ce serait un peu comme une expérience qui aurait mal tourné sur le graffiti… qui aurait accouché d’un clone, vidé de sa substance, qu’on tenterait d’institutionnaliser.
C’est un peu dur et caricatural, mais je pense que c’est un peu ça quand même.
Après, il y a évidemment le street art de qualité, comme Banksy qui est peut-être plus de l’art contemporain finalement.
Tandis que le graffiti est vraiment sauvage et sans compromis. Il vient de la street et peut vous péter à la gueule à tout moment.
C’est un diamant brut, la base… Après, ce n’est seulement que mon avis.
En tant qu’artiste, quels sont pour toi les avantages et les inconvénients des réseaux sociaux ?
Les avantages et les inconvénients dépendent de la façon, dont on les utilise.
Ce ne sont que des outils. Aussi puissants que dangereux…
Quels sont tes projets ?
Aujourd’hui, avec la crise du Coronavirus, beaucoup de choses sont en suspens. Je ne sais pas trop comment ça va évoluer.
Dans les prochaines semaines, je vais finir mon site internet. Puis sûrement continuer à animer des ateliers graff.
J’étais censé inaugurer mon expo le 5 mai au centre d’animation des Chamois, mais finalement elle, a été reportée. Donc je, vais en profiter pour travailler sur des nouvelles œuvres.
Et j’espère bientôt pouvoir participer à certains évènements… Mais je ne préfère pas en parler, car rien n’est sûr.
Dans tous les cas, je vais continuer à travailler et tenter de développer mon art.
Où pouvons-nous suivre ton actualité ?
Je suis assez actif sur Instagram, j’essaie de poster régulièrement. Sur Facebook. Et prochainement sur mon Site.
Dernière question as-tu une série, un film ou un livre à nous conseiller ?
Alors, les dvd Trumac et Writerz.. (rires).
Sur OCS ou Museum channel, actuellement, le reportage sur Roy Lichtenstein.
Après… J’ai bien aimé la saison 1 de True Detective.
Merci.
Vous pouvez découvrir ou redécouvrir mes autres interviews Street Art ici.
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