P*NM, est le nouveau nom d’artiste de Click Street Art
Bonjour P*NM. Peux-tu te présenter brièvement ?

Enchanté Street And Travel, je suis un enfant des années 80 originaire de Paris où j’ai toujours plaisir à vivre.
Ma créativité s’est toujours exprimée au travers des arts graphiques : photographie, art digital, logos, streetwear pour finir par atterrir dans le street art un peu par hasard il y a quelques années. À côté de cela, je suis également un immense adepte de voyages aux 4 coins du monde et de découverte en tout genre.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de faire du Street art ?

Longue histoire… Tu as quelques heures devant toi ?

Je suis fan du street art depuis aussi longtemps que je m’en rappelle et à Paris, nous avons la chance d’avoir de grands noms au parcours artistique passionnant : Invader, Miss.Tic, Jef Aérosol... Ces dernières années, j’ai commencé à créer ma propre collection de street art en achetant magazines, ouvrages et quelques belles pièces.

Un jour, alors que je passais à la boutique-galerie Lavo//matik dans le 13ᵉ à Paris, j’ai acheté un ouvrage de l’illustre C215 dont j’ai toujours beaucoup aimé le style. Ce livre intitulé “Le manuel du pochoir” intégrait une idée de génie : inclure quelques pochoirs en carton à la fin pour que le lecteur puisse s’essayer à la pratique. À partir de ce jour, j’ai chopé le virus et je n’ai jamais arrêté depuis.

Te souviens-tu de ton premier pochoir ?

Oh oui ! C’est à la fois un souvenir heureux et malheureux. Suite aux attentats meurtriers contre le journal Charlie Hebdo en 2015, l’artiste C215 (encore lui !) avait annoncé distribuer des pochoirs “Je suis Charlie” devant la mairie du 13ᵉ. Si la plupart des gens s’en sont servis pour préparer des pancartes en vue d’un rassemblement historique, de mon côté, je l’ai utilisé pour recouvrir les rues du 13ᵉ de ce message symbolique. Ce fût mon premier frisson de peindre dans la rue et également une manière d’exprimer ma colère face à cet événement tragique.

Pour quelle raison avoir opté pour cette méthode plutôt qu’une autre ? Et quels en sont les avantages et les inconvénients ?

Déjà, j’aime son style immédiatement reconnaissable.

Ensuite, c’est une technique accessible aux débutants. En quelques années et sans aide extérieure, j’ai réussi à en maîtriser la plupart des subtilités. Enfin, je trouve intéressant de mixer le pochoir traditionnel à d’autres techniques, comme l’acrylique, posca, collages, matériaux recyclés et autres.

En termes d’inconvénients, je citerai le côté fastidieux du processus (et non, je ne suis pas un fan de la découpe) et répétitif lors de la pause des différentes couches (i.e. layers), un pochoir très détaillé pouvant dépasser les 10 layers. Mais cela vient également avec un atout majeur : un pochoir peut être réutilisé à l’infini ce qui permet à la fois d’inonder les rues et de varier les plaisirs en testant d’autres jeux de couleurs par exemple.

Peux-tu nous en dire plus sur ton processus de création ?

Tout démarre par la recherche d’un nouveau thème ou personnage. Ensuite, je cherche la photo qui me servira de modèle ou bien, je crée un dessin. Vient ensuite l’étape de travail du visuel pour l’adapter aux contraintes du pochoir, distinguer les différentes layers et retravailler le tracé pour intégrer des ponts. Une fois que tout est prêt, il faut découper les différents pochoirs soit à la main avec un scalpel et une planche de découpe, soit de manière mécanisée. Et enfin la partie que je préfère : le choix de la gamme de couleurs et la peinture à la bombe en atelier ou dans la rue.

Souvent, tu ajoutes tes créations sur des murs déjà remplis d’art, est-ce que dans ce cas-là, tu t’inspires de ces œuvres, pour créer les tiennes ?

Lorsque je sors pour peindre ou coller dans la rue, la plupart du temps je sais déjà ce que, je veux faire ce jour-là. Mais malgré tout, le choix de l’emplacement est important (et fluctuant) : un jour, je préférerais trouver mon bout de mur à moi, une autre fois, je viendrais en effet me rattacher à une zone déjà riche en street art. Et dans ce cas, il m’est arrivé en effet de répondre à une œuvre déjà présente pour faire un clin d’œil à l’artiste.

Quelles sont tes principales sources d’inspirations ?

Même si je ne pratique pas (encore ?) le pochoir contestataire, évidemment je regarde avec attention ce que fait le maître, Banksy ! En termes de puissance du message, et pourtant avec des pochoirs plutôt simples, on ne fait pas mieux.
Dans un style pochoir très détaillé, j’ai une grande admiration pour le travail de Smile Boulder, Loch Stencils ou Docteur Bergman.
Enfin, j’adore la couleur, donc évidemment je suis fan du style immédiatement reconnaissable de C215, Jana & JS ou Valé Stencil (pour ne citer qu’eux).

Si tu devais définir ton style en 3 mots, lesquels seraient-ils ?

Coloré, populaire et changeant.

En tant qu’artiste, penses-tu que les réseaux sociaux sont un atout ou un désavantage ?

Un sacré atout pour s’informer des expos en cours, dialoguer avec d’autres passionnés et se rapprocher de ses artistes préférés. Mais également un outil de communication très chronophage où il est difficile d’exister.

Quels sont tes projets artistiques à venir ?

En octobre, je participe à une exposition collective organisée par la galerie Echomusée : “Dites 33” qui réunira jusqu’à 300 œuvres d’artistes sur des supports de type vinyle 33 tours.

En novembre, je devrais animer un atelier d’initiation au pochoir dans un centre culturel parisien iconique, stay tuned…

Et dans la rue, j’ai encore des milliards d’envies en attente comme expérimenter des grands formats, continuer à coller des œuvres réalisées sur carrelage, varier les supports recyclés…

Dernière question, as-tu une série, un film ou un livre à nous conseiller ?

Si comme moi, vous êtes fan de Banksy, direction Youtube pour voir le fameux documentaire Graffiti Wars disponible gratuitement et qui montre Banksy sous un autre jour : celui de ses débuts et sa guerre de territoire avec le graffeur Robbo.

Pour tout savoir sur l’inoubliable Miss.Tic, voici le meilleur podcast par France Culture avec des témoignages passionnants dont celui de L’Atlas.

Enfin, un ouvrage : “Paris Street Art : La mémoire des lieux” de Claude Degoutte. Tout d’abord parce que l’ouvrage est juste top avec son parcours quartier par quartier et son rapprochement avec des événements historiques. Et ensuite, car l’auteur, Claude est très impliqué dans la scène street art actuelle et toujours source de bons conseils pour les artistes de rue.

Merci

Vous pouvez découvrir ou redécouvrir mes autres interviews Street Art ici.


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