Bonjour Onirg peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours artistique ?
Salut. Je suis Onirg, apprenti street artiste (spécialiste collages).
Gamin, j’étais plutôt rêveur et j’avais l’habitude de griffonner/reproduire chez moi des dessins, inspirés des BD que je lisais à l’époque. Plus tard, j’ai découvert l’art urbain en observant les différents tags, graffitis et autres créations artistiques qui fleurissaient autour de chez moi.
J’ai aussi collectionné quelques œuvres d’artistes que j’apprécie vraiment (OAK OAK…), visité pas mal d’expos sur le street art et puis est venu le confinement. Là, je me suis remis au dessin et je me suis intéressé à différentes techniques (pochoirs, collage)… Et je me suis dit que je pouvais me lancer à mon tour.
D’où vient ton nom d’artiste ?
À la fac, on m’appelait Gringo et pour les besoins d’un jeu de rôle, on a dû trouver un surnom. On a donc pris nos noms, prénoms ou surnoms en verlan pour voir ce qui allait le mieux et OGNIRG est « né ».
Avec le temps le premier G a disparu, je ne sais même plus trop pourquoi et quand j’ai commencé le collage, c’était une évidence de prendre se blase.
Les héros de bandes dessinées semblent être ta principale source d’inspiration, pourquoi ce choix ?
Je suis fan de bd depuis tout gamin, j’ai grandi dans les univers des Peyo, Morris et Franquin donc c’est tout naturellement que je me suis tourné vers ce choix pour commencer. Le but était d’amener la bd dans la rue, en choisissant les grands classiques du genre que sont les daltons, les schtroumpfs, Gaston Lagaffe, … tout en les mettant en scène avec des éléments urbains afin de faire sourire, provoquer, rire…
Te souviens-tu de ta première œuvre de street art et de ce qui t’a poussé à exposer dans la rue ?
Ce n’est pas si vieux, c’était en avril 2022.
J’avais repéré un garage depuis un moment avec l’idée d’utiliser la boiserie comme barreaux de prison et d’y mettre les daltons. Le jour où je me décide enfin, le chantier est fini, le bardage en bois est posé : il me fallait trouver un plan B. Et là, je tombe sur une ancienne maison, un centre associatif, et me vient l’idée de faire les daltons sortant d’une banque avec tout le butin. Je ne te cache pas que le premier collage a été folklorique, de nuit avec les phares de voitures, les voisins un peu inquiets, le papier qui se déchire… mais bon finalement ça, c’est bien passé, ça m’a plu et donc reboosté pour en faire d’autres.
Pour quelles raisons as-tu choisi la technique du collage pour t’exprimer ?
Quels sont pour toi les avantages et les inconvénients de l’utilisation de cette technique ?
Le collage était pour moi le plus simple à mettre en place. Le temps de préparation est assez long, mais dans la rue ça peut aller très très vite. L’avantage, c’est que je peux directement dessiner sur une feuille ou alors faire le dessin sur ordi et l’imprimer ensuite. L’inconvénient, c’est que le papier n’est pas éternel, mais ça fait partie de la technique.
Le papier étant un matériau fragile, tes œuvres risquent d’être plus facilement dégradées qu’un graff par exemple. Cela te frustre-t-il lorsque tu vois certaines de tes œuvres détruites ?
Oui comme je te disais, c’est le jeu et c’est aussi ce qui fait sa beauté, c’est le côté éphémère de l’oeuvre. Après parfois oui c’est frustrant, mais dans l’ensemble ça reste plusieurs semaines et parfois plusieurs mois. Une seule fois, un de mes collages est resté pas plus d’une journée…
Quel est ton processus de création, combien de temps en moyenne passes-tu sur une œuvre ?
Tout dépend de l’œuvre, mais d’abord, je pars toujours de la rue. Les idées viennent de là. Je trouve un élément, une porte, un mur, …. Et ensuite, je commence le projet. Après ça peut aller très vite, par exemple, le schtroumpf rasta, en une journée c’est fait ou alors plusieurs jours, voire semaine pour des vitraux par exemple.
Pour ces derniers, j’utilise des logiciels de dessins, une tablette graphique, je fais plusieurs versions…
Je travaille toujours sur plusieurs projets en même temps, ça me permet de changer si besoin, de pas bloquer et de revenir par la suite pour le finir.
Quel est pour toi le spot idéal pour coller tes œuvres ?
Pour moi il n’y a pas de spot idéal, il faut juste trouver le bon endroit qui ira avec la bonne œuvre. Je pars toujours des éléments que je trouve dans la rue c’est de là que me viennent les idées.
Comment définirais-tu la scène artistique lyonnaise ?
C’est une ville qui regroupe pas mal d’artistes, d’univers différents, des galeries, des festivals… Il y a une belle émulation. C’est intéressant de venir ici parce que les gens sont plus sensibles au street art, on peut être interpelé par les passants, on discute…. On fait de belles rencontres, c’est ça qui est sympa aussi.
En tant qu’artiste, quels sont pour toi les avantages et les inconvénients des réseaux sociaux ?
Les RS permettent de partager son travail, d’avoir des retours, d’interagir, de se faire connaître, ça ouvre aussi à d’autres projets, aux collabs.
L’aspect négatif, c’est les demandes de NFT, les démarchages, … et ne jamais oublier que rien ne vaut les « vraies » rencontres.
Peux-tu nous en dire plus sur ton projet linogravure « Houba houba » ?
La lino ça faisait un moment que je voulais m’y essayer. J’ai toujours aimé tout ce qui touche à la reprographie, l’impression, la sérigraphie… Cette technique permet de mêler, dessin, gravure, techniques d’impressions…. C’est ancestral, mais tellement efficace. Pour le choix du sujet, pour une première, je voulais faire quelque chose de simple, donc je suis parti sur une jungle avec de grandes feuilles, de grandes fleurs, … un morceau de Palombie !
Quels sont tes projets ?
J’ai le projet #Moneyfornothing1001 (peindre sur des billets de banque), Streetartpostal, …
Je travaille aussi sur 3-4 visuels que je vais faire à Clermont-Ferrand dans le cadre du parcours streetart de @such_art_63. Il y a aussi des collabs à venir… il y’a encore du taf !
Toujours du collage, de la bd mais je vais aussi commencer les pochoirs et sortir un peu des bd belges des années 80 ;-).
Où pouvons-nous suivre ton actualité ?
Sur instagram via mon compte @onirg, c’est là où je poste le plus.
Dernière question, as-tu une série, un film ou un livre à nous conseiller ?
Côté séries, je ne vais pas faire dans l’originalité, c’est Breaking Bad. Pour moi il n’y’a pas mieux.
Sinon pour les livres, on va partir sur de la bd je vous conseille la série donjon de Lewis Trondheim et Joann Sfar ce n’est pas très récent, mais toujours aussi efficace.
Un grand merci à toi, c’était vraiment cool.
Merci à toi pour ton temps !
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