Bonjour Mezy peux-tu te présenter ?
Peintre originaire du sud de la France. J’ai commencé le Graffiti en 1994 à Perpignan.
Comment as-tu choisi ton nom d’artiste Mezy ? A-t-il une signification particulière ?
J’ai commencé avec divers autres pseudonymes, jusqu’à trouver celui que j’ai actuellement, qui n’était pris par personne d’autre. Non, il n’a pas de signification particulière.
Quel a été ton premier contact avec le graffiti ? Et qu’est-ce qui t’a décidé à graffer dans la rue ?
Le premier contact, c’est fait par le biais d’un cousin qui avait un fort niveau en dessin et qui pratiquait déjà le graff avec un ancien groupe de Perpignan, les RP4.
Ce sont mes multiples passages dans sa chambre à contempler ses dessins de personnages, de lettres ainsi que ses posters de Mode2, Bando, Lokiss, Jay BBC et autres oldtimers de l’époque qui m’ont motivé à essayer très jeune le spray dans un squat du quartier de la gare, non loin de là où j’habitais.
Comment définirais-tu ton style ? Et quelles sont tes sources d’inspirations ?
Mon style, n’a jamais vraiment été parfaitement défini, car j’ai toujours aimé la polyvalence sur le fait de pratiquer les personnages, les lettrages 2D ou 3D. Je n’aime pas refaire plusieurs fois le même lettrage ou personnage.
Pour mes sources d’inspirations, elles sont diverses. J’ai d’abord été inspiré par la scène Graffiti de Perpignan.
Puis par ce que je pouvais trouver dans les magazines (Radikal, RER, …) en vente dans les bureaux tabacs ou les magazines « Graff it » par commandes.
Ainsi que par les connections avec Montpellier ou l’Espagne qui étaient assez proches ou encore plus tard l’arrivée d’internet et des sites de graff (Art Crimes, Aeror.fr, Fatcap, des battles de sketchs sur 90 BPM …).
Pour toi, c’est quoi le spot parfait pour graffer ?
Je ne sais pas s’il y a un spot parfait, car chaque support a une ambiance différente. C’est différent de peindre sur du roulant ou les bords de VF, les dessous de ponts, les anciennes usines, les hôpitaux ou les maisons de retraites…
Cela dépend aussi si l’on a des supports à disposition ou pas. On est toujours en recherche de spots, car le plus intéressant, c’est de bouger pour en trouver de nouveaux dans ta ville, ta région ou ton pays.
Pourquoi avoir choisi le graffiti comme moyen d’expression, plutôt qu’un autre ?
Car c’est la seule chose où l’on ne me posait pas de limite, pas de technique à respecter, pas de choses à faire et ne pas faire, …. Rien d’académique.
Je découvrais et j’apprenais tout seul.
Comme hors du système, avec une totale liberté, même l’outil m’intriguait. Rester sur la voie tracée et suivre toujours les indications, les recommandations, je peux comprendre que ça peut avoir du bon. Mais pour exister parfois, il faut aller se perdre pour se trouver une identité plus inédite et dans l’inattendu, découvrir, comprendre et créer ses propres raisonnements et techniques pour potentiellement créer des choses plus originales.
En plus du graffiti, tu fais aussi de la calligraphie, quel est ton rapport à l’écriture et aux lettres ?
J’aime autant les lettres que les personnages.
Je sais que souvent les lettres parlent moins aux personnes de l’extérieur, voir qu’elles n’aiment pas ça, car ça ne veut rien dire pour elles. Mais c’est intéressant de tordre des lettres, de les arrondir, de les rendre plus pointues, ou de les allonger….de leur donner un style, de travailler la beauté de chaque lettre comme la beauté de l’ensemble.
Travailler les mouvements, les courbes, les enchaînements, chercher le bon flow.
Il y a tellement de choses à faire avec tout ça.
Selon toi, quelles sont les différences entre le Street Art et le Graffiti ?
Le Street Art regroupe tous les arts de rues, c’est un peu fourre-tout et quand, il est apparu il a trop souvent été mal employé.
On pouvait voir des pubs d’une banque avec une artiste, dite « street art » alors qu’elle n’avait rien de street, car à aucun moment, elle ne touchait un mur, une bombe ou un pinceau. Elle imprimait des triangles, pour en faire des pochoirs que d’autres peintres posaient pour elle sur un mur pendant qu’elle se faisait interviewer.
Cette pub, c’était limite une blague.
Au-delà de ça, il m’est arrivé d’entendre « ce n’est pas du graffiti, c’est du street art ! » car ça semblait plaire et que pour ces personnes le Graffiti ce n’est pas quelque chose qui est plaisant à l’œil (rire) alors que c’était une peinture (lettrages plus personnages) visuellement très graffiti.
On peut parler de ce qui est illégale ou légale, de ce qu’est véritablement le graffiti dans la pratique, mais visuellement, je ne vais pas renier le terme graffiti pour un beau lettrage plus B-boy. Il faut que certains acceptent que ça vient de la culture graffiti.
Au-delà de ça, le terme Street Art est apparue au même moment qu’une flaupée d’arrivistes en galeries qui s’inventaient un passé d’artistes de rues. Le tout fait, donc que le terme « Street Art », est de plus en plus employé à tout va, mais que tout le monde n’aime pas forcément ça.
En tant qu’artiste, quels sont, pour toi les avantages et les inconvénients, des réseaux sociaux ?
Avantages : C’est le fait que tes peintures soient vues partout dans le monde via l’internet. Et que tu puisses découvrir de nouveaux artistes.
Inconvénients : Ce sont des choses qui sont bien plus appréciables et qui ont bien plus de valeurs à voir en vrai, que derrière un écran.
Quels sont tes projets ?
Partir à l’inconnu, découvrir et créer un maximum de choses.
Où pouvons-nous suivre ton actualité ?
Instagram : @mezyone
Dernière question, as-tu une série, un film ou un livre à nous conseiller ?
Lâcher un peu la peinture, pour un peu de musique tout en restant dans la culture Hip-Hop, je vous conseille le documentaire Scratch de Doug Pray.
Vous pouvez découvrir ou redécouvrir mes autres interviews Street Art ici.
0 commentaire