Bonjour Someone, peux-tu te présenter ?
Salut, je m’appelle Mathieu aka Someone, j’ai 34 ans et j’habite à Montauban (82).
Mon histoire avec le Graffiti est un peu particulière. Ça vient de ma passion pour le dessin, j’ai toujours aimé ça depuis petit. J’ai commencé à peindre dans la rue à 15-16 ans. J’ai pratiqué le graff pendant environ 3-4 ans, durant toute la période du lycée. Puis les choses ont fait que j’ai arrêté, les études supérieures, avec le temps, les amitiés et les centres d’intérêts changent.
Par la suite, vers 30 ans, j’ai repris le dessin et un jour, je me suis dit « Pourquoi je ne rachèterais pas des bombes ? Pour voir… » Puis c’est reparti !
Depuis approximativement deux ans, je repeins dans la rue comme à l’adolescence. Donc, on peut dire que je suis un jeune débutant de 34 ans, avec la même envie et la même passion qu’à 15 ans !
Comment as-tu choisi ton nom Someone ?
Dans la vie, je suis plutôt quelqu’un de discret, je n’aime pas trop être au centre des attentions.
J’avais envie que mon blaze soit en lien avec ce trait de caractère. Quand, quelqu’un passe devant mes peintures et qu’il arrive à lire, il peut se dire que c’est simplement « Quelqu’un » qui a peint…
« Quelqu’un » ça peut être n’importe qui.
Quel a été ton premier contact avec l’univers du Graffiti ? Qu’est-ce qui t’a décidé à graffer dans la rue ?
Mon premier contact avec le graff, ce fut de surprendre deux potes plus âgés que moi en train de graffer sur le gymnase de mon village. Je m’en souviens très bien, ça a été comme une révélation. J’avais enfin trouvé une activité en lien avec ce que j’aimais à cet âge-là : le dessin, le Hip-Hop, les potes.
Comment définirais-tu ton style ?
Pour ce qui est des lettrages, c’est du Wildstyle.
Je n’ai pas vraiment de style à moi, ce serait un peu prétentieux de dire ça. Disons que ce qui me plaît, ce sont les lettres avant tout. Jouer avec leurs formes et essayer de leur donner du mouvement, du dynamisme.
Dans mes prods, je réfléchis beaucoup plus à la forme des lettres et à l’équilibre du graff qu’à la complexité du remplissage.
Après comme j’aime dessiner, j’essaye quand je le peux de rajouter des persos.
Au début, c’étaient plutôt des personnages de BD, des cartoons. Maintenant, je m’essaye à des choses plus réalistes.
J’essaye de toucher à tout, mais toujours à la bombe.
Peux-tu nous parler de ton processus de création. Que choisis-tu en premier le lieu ou le modèle ?
Mon processus de création est très simple, je dessine très souvent, lettrages, persos. J’ai plus de temps pour dessiner que pour peindre, donc j’ai des sketchs en avance. Et quand un plan peinture se présente, je pioche dans mon book.
Selon toi, quelles sont les différences entre le Street Art et le Graffiti ?
C’est presque une question philosophique ça.
C’est vrai que pour le grand public, c’est un peu flou tous ces termes : Graffiti, Tag, Street Art… Mais pour ceux qui s’y intéressent ou qui pratiquent, il n’y a pas d’ambiguïté.
Dans le Graffiti, il y a cette notion d’illégalité, c’est un art qui est sanctionné par la loi. C’est l’essence même de cette pratique. Le graffiti, c’est peindre dans la rue, sur des trains, des terrains abandonnés illégalement, sans notion d’argent, que pour la passion, le plaisir.
Le Street Art est un terme plus grand public et qui rassemble d’autres disciplines. C’est un mouvement artistique, une économie s’est créée autour de ça.
C’est deux choses différentes, mais très liées.
En tant qu’artiste, quels sont pour toi les avantages et les inconvénients des réseaux sociaux ?
Pour la pratique que j’en ai, je n’y vois que du positif.
Ça permet de découvrir le travail d’autres artistes et inversement montrer ce que l’on fait. Le plus intéressant avec les réseaux, c’est de pouvoir échanger avec d’autres artistes et surtout de se rencontrer par la suite pour peindre ensemble.
Comment vois-tu l’évolution du Graffiti et du Street Art, dans les années à venir ?
J’imagine un bel avenir, notamment pour ceux qui veulent en faire leur métier. C’est de mieux en mieux perçu par le grand public, il y a de plus en plus d’appels à projets, d’entreprises ou particuliers qui demandent des prestations donc c’est bien.
Mais, pour une grande partie des artistes, le graffiti restera illégal et vandale.
Il en faut pour tout le monde.
Quels conseils donnerais-tu à des personnes qui voudraient se lancer dans le graffiti ?
Il y a juste quelques règles à connaître comme le respect des plus anciens et des autres en général, les toys (Tag on Your Shit)…
Mais si l’envie est là, il ne faut pas hésiter, il faut se lancer, l’adrénaline fera le reste.
Quels sont tes projets ?
En ce qui concerne le dessin, j’ai commencé à suivre un cours, j’ai toujours fait ça en autodidacte, mais pour progresser, il y a des choses qu’on ne peut pas apprendre seul.
Sinon, continuer à peindre ce que je dessine, progresser, explorer de nouveaux lieux et surtout faire des nouvelles rencontres par le biais du graff.
Où pouvons-nous suivre ton actualité ?
J’ai un compte Instagram
Dernière question, en cette période de confinement, as-tu une série, un film ou un livre à nous conseiller ?
Pour les amateurs de gangsters à l’ancienne (et de whisky) je conseille la série « Peaky Blinders » que j’ai dévoré.
Sinon, le film documentaire « Les étoiles vagabondes » de Nekfeu.
Ça permet de redécouvrir l’album et de comprendre le processus créatif de ce super artiste.
Merci beaucoup d’avoir accepté de répondre à mes questions et bon confinement.
Vous pouvez découvrir ou redécouvrir mes autres interviews Street Art ici.
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