Bonjour Liz Ponio, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Lise et j’ai 29 ans. Je peins depuis toujours, j’ai commencé par des cours extrascolaires aux Beaux-arts de Rouen dès mes 7 ans, par la suite, j’ai étudié l’Histoire de l’art. J’ai commencé à coller mes peintures dans la rue avec un collectif d’artistes il y a environ trois ans, maintenant, je colle en duo avec FkIt !

Comment as-tu choisi ton nom d’artiste, Liz Ponio ?

Mon nom d’artiste, c’est un peu du hasard, je venais d’adopter un chaton, Ponio, quand j’ai commencé à coller, alors j’ai emprunté son prénom pour l’accolé au mien haha.

Peux-tu nous en dire plus sur ton parcours artistique ? Et sur ce qui t’a décidé à exposer dans la rue ?

Mon parcours artistique a commencé dès mon plus jeune âge aux Beaux-Arts de Rouen. Par la suite, en parallèle de mes études, j’ai continué à peindre, notamment lors de mon année de Prépa d’Art à Gennevilliers. J’ai ensuite fait la rencontre d’un collectif d’artistes et ensemble, nous avons eu l’envie d’exposer nos œuvres dans la rue, car cela permet une diffusion large, gratuite et pour tous, c’est un échange entre les passants et l’artiste. De plus, les gens aiment la gaieté que cela apporte dans la rue.

Tu utilises principalement la technique du collage, pourquoi as-tu choisi cette technique plutôt qu’une autre ?

J’ai choisi cette technique pour plusieurs raisons. D’une part, j’aime le fait que le collage soit éphémère, car il me permet de me renouveler constamment et de modifier/découvrir le milieu urbain continuellement tout en respectant les murs. D’autre part, je peins au pinceau, ce qui me prend du temps pour réaliser mes peintures, je peux ainsi travailler chez moi et ne pas passer trop de temps dans la rue.

Tes collages représentent souvent des animaux dont les couleurs principales utilisées sont le bleu et le rose. Pourquoi te concentres-tu sur les animaux ? Est-ce que le bleu et le rose ont significations particulières dans tes collages ?

Je dessine ce que j’aime, et j’ai une véritable passion pour les animaux, c’est donc tout naturellement que j’en peins. De plus, je trouve amusant d’intégrer des animaux, sauvages notamment, dans le milieu urbain et ainsi créer une interaction avec les passants. Certains me racontent même faire des « safaris animaliers » en suivant mes peintures à Rouen !


Pour ce qui est des couleurs, j’aime particulièrement le bleu avec toutes ses variations, il peut aller du bleu foncé, au bleu clair en passant par un bleu-vert. Cette couleur est très agréable à travailler. De même pour le rose, qui, de plus, tranche entre le côté « mignon » de cette couleur et la rue qui peut paraitre froide, voire inquiétante, notamment pour les femmes.

D’une manière générale, d’où tires-tu ton inspiration ?

J’aime beaucoup les reportages animaliers, j’en ai vu et lu un grand nombre alors, j’aime peindre ces magnifiques bêtes, qu’elles soient communes ou inconnues, ce qui permet peut-être de les faire découvrir.

De plus j’aime beaucoup la photographie animalière, c’est donc une façon pour moi de les
« photographier ».

Comment définirais-tu la scène Street Art rouennaise ?

Je trouve qu’à Rouen, le Street Art est majoritairement représenté par des artistes qui travaillent à la bombe. On commence à voir de plus en plus de personnes de qui collent, mais cela reste en marge.
Il y a d’une part, les grosses pièces, qui sont plus souvent dans des lieux excentrés, comme les friches. D’autre part les collages et les plus petites pièces qui sont plus souvent en centre-ville. 

De plus, je trouve qu’on voit émerger de plus en plus de commandes de fresques de la part de Rouen et son agglo, comme celles réalisées lors du festival Rouen Impressionnée.

Pour toi, qu’est-ce que le Street Art ?

C’est avant tout un moyen d’amener l’art dans la rue, de faire partager celui-ci avec les passants et aussi d’échanger/interagir avec les autres artistes, comme une discussion artistique dans le milieu urbain.


En tant qu’artiste, quels sont pour toi les avantages et les inconvénients des réseaux sociaux ?

Je me sers d’Instagram comme porte folio, cela me permet de rendre visible mes peintures et d’en garder une trace (d’autant plus que mes collages sont éphémères). De plus, cela me permet aussi d’avoir des échanges directement avec les visiteurs. C’est donc un bon moyen de communication pour moi.

Le point négatif, mais qui est lié à l’ensemble des réseaux sociaux, c’est de ne pas tomber dans le délire des « likes »…

Quels sont tes projets ?

Continuer sur ma lancée ! Bien entendu, je souhaite continuer à coller dans les rues de Rouen et d’ailleurs (quand la Covid nous le permettra enfin…). Mais aussi faire de nouvelles fresques, car après en avoir réalisé cet été, j’y ai pris goût, et j’ai envie de continuer.

De plus, j’aimerais trouver un moyen de faire des reproductions de mes peintures, car je suis sollicité pour des formats posters de dessins déjà existants.

Où pouvons-nous suivre ton actualité ?

Le mieux c’est sur mon Instagram : lizponio

Dernière question, as-tu une série, un film ou un livre à nous conseiller ?

J’aime énormément les films de Tim Burton ! D’Edward aux mains d’argent, Big Fish à Frannkenweenie. C’est toujours un plaisir à regarder.

Vous pouvez découvrir ou redécouvrir mes autres interviews Street Art ici.


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